Etude Genkyst

GENKYST – Recensement des patients polykystiques dans l’Ouest de la France

Protocole CHU Brest porté par le Professeur Le Meur et son équipe

 


GENKYST – Recensement des patients polykystiques dans l’Ouest de la France

Dans le cadre de ses dossiers spéciaux présentant les protocoles de recherche en cours en France qui concerne la Polykystose, nous avions souhaitez vous présenter le Professeur Le Meur et son équipe qui portent un grand projet de Recensement des patients polykystiques dans l’Ouest de la France.

Chaque jour, ces équipes cherchent et font avancer les connaissances sur la maladie pour nous permettre de vivre avec au quotidien et d’améliorer notre qualité de vie et notre avenir…
C’est pourquoi nous avons voulu les mettre en avant et comprendre en quoi leur travail est important pour nous ?….

 

Association Polykystose : quelle est l’origine de l’idée ?

L’équipe de l’étude GENKYST : La PKR présente une prévalence de 1/400 à 1/1000 naissances. Si l’on s’intéresse aux patients parvenus au stade d’insuffisance rénale terminale et débutant une méthode de suppléance de type hémodialyse ou dialyse péritonéale, la polykystose rénale représente 6 % des patients débutant la dialyse .Cette pathologie est plus fréquente en Bretagne où elle représente près de 10 % des patients parvenant au stade d’insuffisance rénale terminale.
A Brest se situe le laboratoire de génétique du Pr FEREC qui est le laboratoire français de référence sur la polykystose.C’est donc naturellement qu’est venue l’idée de mettre en commun sur toute la Bretagne des données cliniques et génétiques.
L’étude Genkyst a donc été élaborée et a pu obtenir des financements pour démarrer: PHRC inter-régional en 2010 puis prix de la Société de Néphrologie en 2011

 

Association Polykystose : quelle est la description du projet que vous mettez en oeuvre ?

L’équipe de l’étude GENKYST :
Objectif principal : L’objectif de l’étude proposée est de recenser et caractériser les patients polykystiques suivis dans tous les centres de néphrologie de la région (Bretagne + département 44) afin d’établir un observatoire puis à terme, grâce à une généralisation du dépistage auprès des médecins généralistes, un registre régional de la polykystose rénale dominante . Le registre permettra de déterminer la prévalence de la PKAD dans cette région.
Objectifs secondaires :
– Etablir un tableau épidémiologique précis des patients polykystiques (symptomatique ou non)
– Dans les familles volontaires, une étude génotypique permettra de connaître les mutations responsables par famille, la distribution géographique des mutations et d’étudier des gènes d’intérêt pouvant expliquer les variations d’expression de la maladie.
– Ces données cliniques et génétiques ont vocation à terme à servir de socle pour de futurs essais thérapeutiques

Association Polykystose : quelle est la zone géographique concernée ? Pourquoi celle -ci?
L’équipe de l’étude GENKYST : L’objectif de l’étude est d’étudier les facteurs cliniques et génétiques influençant l’évolution clinique et la réponse au traitement de la polykystose rénale autosomique dominante.


Dans un premier temps, il s’agit de recenser et de caractériser sur le plan clinique et génétique une cohorte de patients, dans une région délimitée précisément (départements 29, 35, 22, 56, 44) correspondant à l’Observatoire du Grand Ouest de la Polykystose Rénale. Ceci constitue d’emblée une des plus importantes séries mondiales de polykystose. En effet à ce jour, plus de 750 patients sont inclus dans la base. Chaque patient ayant donné son consentement est génotypé par un séquençage complet du gène avec recherche de la mutation causale.
La constitution de cette cohorte a également pour vocation de permettre le recrutement de patients dans des essais thérapeutiques à venir


De nombreux essais sont actuellement en cours ou en phase de constitution avec les différentes molécules qui ont montré leur efficacité chez l’animal. Elles apportent de fabuleux espoirs dans une pathologie qui jusqu’à présent évoluait de façon inexorable jusqu’à la mise en place d’une dialyse ou d’une greffe.

 

Association Polykystose : quelle est la méthode mise en oeuvre pour y parvenir ?

L’équipe de l’étude GENKYST : Des données épidémiologiques sont recueillies pour chaque patient identifié.
Base clinique : pour les patients inclus dans l’étude une base de données clinico-biologiques est renseignée comprenant des données démographiques, de lien familial avec les autres membres atteints de la famille, des données morphologiques (taille des reins, nombre et taille des kystes), de formes cliniques (hépatiques, anévrysme cérébral etc.) et des données biologiques (fonctions rénales, anomalies hépatiques etc.). L’ensemble des données est colligé dans une base de donnée électronique.
Etude génotypique : la recherche de la mutation en cause est faite pour chaque patient de chaque famille ayant donné son accord dans le laboratoire de génétique du Pr. Ferec à Brest. Un certain nombre de gènes candidats pouvant influencer l’évolution de la néphropathie est également recherché et analysé.

 

Association Polykystose : quel type de malade souhaitez vous cibler pour ce recensement ?

L’équipe de l’étude GENKYST : Tous les patients porteurs d’une polykystose quel qu’en soit le stade asymptomatique, insuffisant rénal ou dialysé ou transplanté et ayant délivré un consentement de participation libre, éclairé et écrit.

 

Association Polykystose : comment les informations recueillies sur les « recencés » seront elles protègées ? garantie d’ethique ?

L’équipe de l’étude GENKYST : Les patients inclus dans l’étude de cohorte GENKYST doivent donner leur consentement éclairé écrit au médecin avant leur inclusion dans la collection biologique. Chaque patient ayant donné son consentement pour l’étude de son génotype est alors prélevé. La DNAthèque des patients polykystiques est gérée dans le service de génétique moléculaire du CHRU de Brest et a fait l’objet d’une déclaration auprès du Ministère de la Santé.

Un cahier précis des caractéristiques cliniques et d’évolution des patients a été rédigé et est rempli pour chaque patient dans les centres. Il est rempli par le médecin, avec l’aide du patient (notamment en ce qui concerne les données familiales), et le cas échéant par le Technicien d’Etude Clinique de la Cellule de Recherche du CHRU de Brest.


A intervalles réguliers, chaque centre participant transfère une copie des cahiers d’observation. L’équipe du CHRU de Brest intègre alors ces données à la base générale de la cohorte. Cette base de recueil de données, déclarée à la CNIL, a été élaborée grâce au logiciel Microsoft Access et est maintenue au sein du Service de Néphrologie du CHRU de Brest.

 

Association Polykystose : quelles problématiques engendre un tel projet ? les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?

L’équipe de l’étude GENKYST : Le problème de l’exhaustivité : Beaucoup de patients polykystiques ne sont pas suivis par un néphrologue.

 

Association Polykystose :  quel sera l’apport que cela aura pour nous en tant que malades ?

L’équipe de l’étude GENKYST :

Meilleure connaissance des facteurs cliniques de progression de la polykystose
Meilleure connaissance des relations entre le type et de la localisation des mutations d’une part et la progression de la maladie d’autre part. Des premiers résultats ont été obtenus et seront présentés à l’EDTA à Paris en mai 2012
Sélection de patients volontaires pour de futurs essais cliniques : un enjeu majeur va être de pouvoir sélectionner des patients parfaitement caractérisés sur le plan clinique (à un stade précis de la maladie rénale, nombre ou taille des kystes, présentant ou non des atteintes extra rénales par exemple hépatiques, présentant tel type de mutation) pour les inclure dans des essais thérapeutiques ciblés.


Association Polykystose :  si l’on est concerné, comment aider ?

L’équipe de l’étude GENKYST : Se faire connaître et s’adresser au néphrologue le plus proche de son lieu d’habitation ou s’adresser au secrétariat du service de néphrologie de Brest au: 02.98.34.70.74